mardi 9 décembre 2008

Rétro-réforme des Lycées ou l'Art de ne pas écouter

Aujourd'hui, le professeur que je suis s'est trouvé dans cette situation, dure mais logique, de devoir expliquer aux élèves ce qu'est cette "réforme des lycées". Mon devoir de réserve m'a poussé à expliquer le système mis en place et à donner les arguments de chacun dans sa défense ou sa critique de cette "réforme".
Maintenant, face aux lecteurs de ce blog, je me dois de porter mon opinion personnelle.
En effet, cette "réforme" (notons qu'un élève m'a demandé ce qu'est une réforme... vaste débat à mener collectivement) est un dispositif qui devrait être mis en place l'an prochain, où le système précédent de trois trimestres devient un système binaire à deux semestres. De même, les élèves doivent choisir des options et certains enseignements qui à ce jour sont dispensés à tous deviendront alors des enseignements optionnels (c'est à dire uniquement si l'enfant les choisit). Et que dire du nombre d'heures de cours revu à la baisse! (Travailler moins pour gagner moins)
L'argument habituel voudrait nous faire croire à un système plus uniforme sur le plan européen, plus respectueux du rythme des élèves et plus interactif. Le petit pédagogue que je suis se doit de rappeler à nos "réformistes-rétrogrades" ou RETRO-REFORMISTES que le système qu'ils veulent mettre en place est déséquilibré.
Dans une époque où la mode pousse des familles entières à ne croire qu'en ce sacro-saint Bac Scientifique, où chacun imagine que dans telle ou telle option son enfant se retrouvera dans une classe "meilleure" et où les enfants n'ont jamais été poussés à choisir avec anticipation leur orientation, nous ne pouvons accepter cette erreur monumentale.
L'éducation nationale doit se moderniser, il faut que les classes de Seconde soient dans un dispositif de travail plus encadré, que les jeunes travaillent davantage en autonomie avec des groupes plus restreints et plus personnalisés et qu'ils s'épanouissent dans leur travail d'orientation. Les jeunes ont besoin d'organisation, de méthodes de travail, d'aide à l'orientation. En un mot, les jeunes ont besoin d'hommes et de femmes formés, enseignants, enseignants ayant un pied dans l'entreprise, chercheurs, pédagogues, conseillers d'orientation,... La vraie réforme doit être un débat actif entre tous les acteurs de la vie de la cité : parents, enseignants, entrepreneurs, syndicats, élèves...
Je comprends que beaucoup se mobilisent, que tous s'inquiètent, que certains bloquent leurs lycées. Je ne comprends pas ce gouvernement qui n'écoute pas, ne dialogue pas, ne pense pas...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Monsieur Estellano,
Que pensez-vous des heures de soutien pour les élèves en difficultés et de la réduction de deux heures hebdomadaire de cours pour l'ensemble des élèves ?
Premièrement, votre article est essentiellement orienté vers une description de votre métier actuel sans que l'on sache exactement les réponses que vous avez apportés à votre classe (point très intéressant à mes yeux). Deuxièmement, la définition que vous entendez comme une bonne orientation de réforme ressemble étrangement aux dispositifs mis en place en Angleterre et dans certains pays nordiques... Ces politiques sont-elles vraiment efficaces ? Pour ma part, je pense que non.